mercredi 22 décembre 2010

Bouffons nous le cul, on verra plus tard pour le reste

« Nique la consommation, elle nous bouffe ». C’est beau comme un camping-car tout neuf ça ; le truc, c’est qu’on le lit souvent dans les commentaires des sites oh combien professionnels de snowboard. Mais alors, le snowboard, le sport, ce mode de vie, ce « nous » existe-parce que si cette activité extras-scolaire existe, c’est bien parce qu’il existe une communauté-, la consommation à bien quelque chose à voir là-dedans, non ?

Du coup, merde alors. Le snowboard a bien créé une contre-culture même si celle-ci disparait peu à peu. Mais c’est quand meme la base : le snowboard, cet outil de loisir, a bien élargi l’impact qu’il a sur ses petites gens ; et oui, c’est ça aussi l’histoire : on part d’un petit sport d’attardé mentaux, et ça finit en contre culture. Et dans tout ce joyeux bordel que j’essaye de définir, il y a bien le pauvre type qui pratique ; je parle bien de celui qui pratique le plus souvent possible, qui reste en vie pour pouvoir continuer à rider, qui a décidé de tout faire pour arriver à continuer à rider ; cet homme (ou femme, mais vous m’excuserez de la langue française, j’y suis pour rien) qui c’est alors ? A mon humble avis, ce mec c’est celui qui pense snowboard : qui en plus de la passion qui l’anime (c’est beau ça comme expression, je la garde), voit la vie à travers le prisme du snowboard. C’est donc pas seulement un bonhomme qui pense pour le snowboard, mais aussi par le snowboard ; et c’est là, maintenant, à cet instant précis, que le bas blesse –comme toujours, c’est le bas qui emmerde, les pauvres quoi- : le vrai snowboarder, s’il pense à travers un prisme snowboardistique, mais putain, comment il fait pour penser correctement ? Beh oui, il est gentil le petit homme qui pratique et tout et tout, mais que pensez du fait que ce fameux prisme (ce mot me plait, oh oui, il me plait !) ait en partie été crée par l’industrie ?

Fait chier, moi qui pensait être libre, qui pensait librement, qui pouvait se déplacer comme bon me semble. Tout à coup, PAF, je prend conscience en réfléchissant (enfin, je n’aurais pas cette prétention, je pensais plus fort que d’habitude, voilà tout) que mon hobby favori, celui qui m’oblige à faire des choix tout de même assez décisif pour le reste de ma vie, n’est rien d’autre qu’une autre sphère de la société, et que la manière de le voir -et par la suite, de voir le reste du monde (au moins)- est un truc crée par l’industrie du snowboard. Putain fais chier ! Même si les premiers (les pionniers comme on aime à les appeler dans les milieux qui se croient bien supérieurs) ont crée de par leur style de vie un idéal snowboardesque, l’image qu’on a d’eux, elle, est bien passée par d’autres types qui font le snowboard : les magazines, et dans notre cas ici présent, les vidéos. Ce qui est splendide dans tous ça, c’est que le snowboard fonctionne comme toute industrie, sauf que c’est pire, parce que les gens se connaissent tous, et si un d’entre eux talkshit sur un autre, il est très mal vu et peut recevoir pleins de mails d’insulte toussa toussa. Mais alors, putain, y a pas d’indépendance ? Et bien non ma p’tite dame, j’ai bien peur que non. D’ailleurs, si vous me croyez pas, lisez des tests, vous verrez bien que rien n’est jamais « pourri » etc. mais que les testeurs sont bien obligés de passer de la crème dans le dos des pauvres marques de snowboard.

Allez ça va, pleurez pas, vous le saviez déjà. Et puis de toute façon, vous voulez faire quoi, la grève ? Ca risque de ne pas fonctionner –déjà que ça fonctionne pas quand on est des millions dans les rues. Tout fonctionne comme ça, l’ensemble du genre humain se butte toute la journée pour avoir plus de tune. Et comme le snowboard est bien une industrie, donc un lieu donné ou l’on fait de l’argent, il fonctionne comme le reste : et comme les 30 glorieuses sont bien finies et les rêves qui les accompagnaient se sont envolés, le snowboarder de l’industrie bouffe son pote pour en avoir un peu plus ; quoi que. Il bouffe son pote pour en avoir moins, mais au moins, il fait partie du milieu. Et là, si vous me croyez pas, demandez à un « pro-rider » le budget qu’il a pour l’année : s’il est si bas, c’est bien parce que d’autres ont tout fais pour devenir pro contre 5 tee-shirts, 10 stickers, 2 boards, et 500 euros pour la saison. Alors que d’autres font des millions-pas parce qu’ils rident mieux, mais parce que ce qu’ils se vendent mieux.

Qu’est-ce qu’on doit faire du coup ? Parce que putain, tout est pareil au final : le snowboarder consomme comme tout le monde, il est influencé par les médias comme tout le monde, et en plus, il fonctionne exactement comme n’importe quel autre Homo Sapiens Sapiens. Mais est-ce que ça c’est si important ? La liberté dont on est quand même tributaire nous offre de grands moments de bonheur ; elle va bien au-delà du besoin que l’industrie crée : réfléchi à la dernière fois ou tu t’es fais plaisir dans un pire champ de pow, ou la dernière fois que t’as plaqué un trick nouveau ; ce bonheur est bien réel, et il n’est en aucun cas le produit de la vente de son âme contre la liberté. C’est un instant de bonheur dont on a besoin pour vivre : et là ou c’est différent, c’est que ce n’est en rien l’accumulation de possession qui offre ce sentiment, mais bien un instant de vie due à une sensation pure (sans forcément boire des produits laitiers).

Voilà, j’ai finis. Ah non, il reste un truc dont je voulais parler : les mes mecs qui taillent les kids qui font tout pour ressembler à leurs idoles. Ces types, les réac’ du snowboard, sont franchement cons, et comme les réac’, ne voient pas plus loin que le bout de leur nez. Ben oui, l’homme évolue, et quand il est enfant, il a besoin, pour bien grandir, de s’identifier à quelqu’un d’autre que son père ou sa mère qui sont devenus les personnes qu’il ne croit plus en aucun cas (aaaah, l’adolescence, c’est beau non ?). Alors les bons hommes qui passent dans les tapes sont des choix idéaux ! Et même si on peut assimiler ça à du bourrage de crâne consumériste, ils s’identifient à l’image d’un homme, qu’il donne lui-même ; et non pas à une simple image transmise. Sans oublier qu’ils s’en inspirent en s’identifiant, et ne sont pas des copiés-collés.

Ah oui, si vous n’êtes pas d’accord c’est tant mieux : si tout le monde pensait pareil, on se ferait chier.

6 commentaires:

  1. Je suis pas contre un articles sans vidéo de temps en temps, mais faudrait voir à calmer le jeu sur les fautes d'orthographe...

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  2. Ça fait vraiment plais un article comme ça.

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  3. Cool ! De bonnes idées, j'avais prévu d'écrire un texte comme celui ci un de ces quatre !

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  4. Le prochain billet d'humeur, mets des jolies photos de snow qu'on puisse zapper le texte.

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  5. le snowboard une contre culture ?! ^_^
    trop bon...
    j y repenserai quand je me ferai chier sur les télésièges...

    huhuhu

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  6. c'est tellement putain de mal écrit que ça en devient désolant. Contente toi de petits textes vite lus, vite oubliés, parce que cette pauvre diarrhée verbale, ça sert à rien...

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